QUELLE EST LA PLACE DU MENTAL DANS L'INTERPRETATION D'UN TIRAGE ?
Michèle m'a posé cette question en commentaire d'un précédent article :
"Quand tu parles de noter son ressenti [dans un carnet de tirage], je suppose qu'il est aussi influencé par les connaissances (même imparfaites) que l'on a des cartes, donc ce n'est pas un ressenti complet ? (quand je parle des connaissances que l'on a des cartes, ce sont bien entendu celles que l'on trouve dans les livres ainsi que les mots-clés qui finissent quand même par nous influencer). Est-ce important pour les notes que l'on veut prendre ?"
Il s'agit d'une question très pertinente à laquelle je vais tenter de répondre dans cet article.
Pour ceci, je vais vous inviter à vous fondre dans la peau d'un bricoleur (oui, je revendique un sens subtil de la métaphore 😁). Vous, donc le bricoleur, êtes face à votre voiture, qui rencontre un problème mécanique, et qui n'arrive plus à avancer toute seule (la voiture symbolisant votre propre sens de guidance interne grippé face à une question ou un problème auxquels vous échouez à trouver une réponse). Vous êtes bien embêté car vous avez besoin de votre voiture pour aller là où vous êtes attendu (la réponse à votre question). Et tant qu'à réparer votre voiture, ce serait sympa de l'équiper pour vous préparer de façon adéquate pour le voyage: faudra-t-il mettre des pneus neige ? ou, au contraire, s'équiper d'une couverture isolant de la chaleur ? quelle quantité d'essence ou d'essuie-glace prévoir ? (c'est-à-dire, obtenir des informations utiles dans le cadre de votre question). Pour cela, vous disposez, dans votre garage, de matériels regroupés dans une boîte à outils.
Le tarot est la boîte,
qui contient elle-même plusieurs outils,
dont le bricoleur va se servir en sélectionnant mentalement les bons à utiliser pour remettre sa voiture en marche (bien sûr, le résultat final dépendra de la manière dont il va les utiliser intuitivement en optant, selon ses ressentis et expériences antérieures, de la technique qui sera la plus efficace dans la manipulation de tel ou tel outil).
Un peu flou ? C'est normal, tout ceci étant souvent un mécanisme tout à fait inconscient. Laissez moi vous expliquer...
Lorsque vous êtes face à un tirage, il vous faut être ouvert de toutes les manières possibles car une réponse, sous forme de ressentis, peut arriver par tous les canaux divers et imaginables (ce sont les outils du bricoleur) que sont :
- les mots clés,
- les détails dans les illustrations de la carte,
- la lecture du livret,
- le ressenti intuitif en observant la tonalité globale du tirage (majorité de suites de bâtons, d'épée...)
- .... (la liste est non exhaustive car en matière d'intuition, rien n'est jamais fermé et la manière dont un message intuitif vous trouve peut parfois être très surprenant !)
Ainsi, pour (encore) reprendre l'image de la boîte à outils, lorsqu'on est devant un tirage, on peut sortir chaque outil de la boîte jusqu'à trouver celui qui provoquera le déclic de se dire "oui, c'est celui là qu'il me faut". En pratique, le mental soumet en premier le mot-clé, appris dans un livre; au ressenti. Si ce dernier vient valider l'interprétation : c'est génial, le mot clé aura été le bon outil pour l'interprétation.
Si le ressenti ne le valide pas, le mental va alors continuer son exploration des cartes. Il pourra ainsi scanner tous les symboles présents sur les illustrations dans l'espoir qu'un détail dans leur illustration attire l'attention du ressenti intuitif en provoquant un déclic de sa part. Si cela fonctionne : super, l'illustration aura été le bon outil pour l'interprétation.
Si cette dernière option ne fonctionne pas, on sera comme le bricoleur qui essaye de faire tourner un tournevis dans un mauvais diamètre de vis. On reposera le tournevis et on en cherchera un autre pour que les deux objets matchent ensemble et provoquent la résolution du problème. On cherchera alors dans le livret si une phrase de l'auteur provoque le fameux ressenti qu'on cherche... et ainsi de suite...
Ce que j'essaye d'expliquer est que quand on aborde le tirage, on est comme un détective. On recherche, grâce à notre mental, tout un tas de faisceau d'indices qui, pris ensemble, serviront à former une synthèse sur laquelle notre ressenti intuitif va s'appuyer pour interpréter une carte et, plus globalement, un tirage.
Notre mental ne doit être réduit qu'à être un domestique chargé de servir sur un plateau des interprétations à notre ressenti et nos émotions et ce sont ces derniers qui viendront valider ou non telle ou telle proposition d'interprétation. Ils auront toujours le dernier mot.
Quand on se sent perplexe, confus et embrouillé devant un tirage, il y a fort à parier que ce soit le mental analytique qui s'emballe comme un cheval fou. Et alors, notre intuition est comme son dresseur qui essaye de s'en faire écouter. Sans succès (il est important de garder en tête que l'information intuitive ne peut qu'arriver par le mental, c'est lui le poste de radio qui est capable de décoder l'onde, à l'image d'un convertisseur. Nous avons donc bien besoin de lui quand même !). Quand c'est comme ça, mon conseil est de ne surtout pas plus exciter le cheval par trop d'informations mentales. Visualisez son dresseur devant lui qui va chercher le calme dans son intériorité (cela peut même prendre quelques jours ! Allez vous promener en forêt, faites du yoga, lisez, regardez une comédie... Très souvent, l'énergie de notre mental est déjà vidée par la charge mentale du quotidien). Je vous promets qu'au bout d'un moment, le cheval se calmera de lui-même. Une fois apaisé, invitez le cheval à parler et examinez votre ressenti. Valide-t-il une proposition plutôt qu'une autre ? Que ressentez-vous dans votre corps ? Moi personnellement, je ressens une expansion au niveau de ma poitrine.
Un dernière mot au sujet des mots-clés:
Votre ressenti peut ne pas être d'accord avec un mot-clé et c'est parfaitement OK. Osez faire confiance à votre ressenti et à remettre en cause certaines informations apprises dans les livres (les livres traduisent toujours une certaine vision de leurs auteurs). Osez garder votre sens critique. Ce que vous apprenez ne sont que des propositions qui doivent résonner avec votre intériorité. A l'image de ma précédente citation, les mots-clés constituent des indices entrant dans le fameux faisceau qui vous permettra, à terme, de connaître intuitivement chaque signification de carte, avec vos mots et vos ressentis.
Lorsque vous ressentirez intuitivement chaque carte, vous sentirez que le mental se retirera alors de plus en plus dans le processus d'interprétation. C'est alors que l'état de flow s'installera et que la magie du Tarot opérera pleinement...
Voilà, j'espère avoir répondu à la question de Michèle et aux vôtres, cher lecteur. N'hésitez surtout pas à me faire part de vos commentaires et interrogations (car je conçois aisément que nous ne sommes pas tous égaux pour changer une roue de voiture 😉)
Merci du fond du cœur pour avoir pris le temps de répondre aussi complètement à ma question. 😘Tu m’aides vraiment beaucoup. « Tombée en amour » (comme disent les canadiens) avec le tarot depuis plusieurs mois, je ne parvenais pas vraiment à diriger mes recherches et mes ressentis pour arriver à une lecture intuitive. Passées certaines connaissances acquises au fil de mes lectures (et j’avoue en toute modestie être complètement incapable de les retenir toutes par cœur, ça se mélange souvent dans ma tête) tu m’offres une manière de progresser qui éclaire tout et que je vais relire souvent pour m’en imprégner. Tu me donnes l’envie de continuer cette magnifique découverte.
RépondreSupprimerEncore merci et bisous bisous de Belgique 🙂
Merci beaucoup pour cet article... et merci à Michèle aussi ;-) Je repars mettre mes mains dans le cambouis !
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