Autorisez et vous recevrez ? Une autre vision du libre-arbitre

 

Nous étions tous assis sur les rangs en bois, les têtes tournées vers le curé qui, muni de son micro à la façon popstar, délivrait son sermon. Pas vraiment attentive, je promenais mon regard sur l'assemblée de fidèles qui, silencieusement (et religieusement), l'écoutait. Je soupirais (intérieurement), du même soupir qui m'anime depuis plus d'un an maintenant quand je me rends à l'église. 

En effet, de confession catholique, non pratiquante et pas tout à fait convaincue par la foi chrétienne telle qu'elle est véhiculée, vous devez vous demander alors la raison pour laquelle je m'astreins à aller tous les dimanches à l'église depuis plus d'un an ? Eh bien je le fais pour ma fille de 14 ans qui, il y a 18 mois, a émis le souhait de se faire baptiser. Je l'accompagne donc dans sa démarche et essaye de le faire en témoignant le plus de respect possible à sa foi.

Ceci posé, revenons à ce dimanche matin qui m'a vu soupirer (intérieurement), encore une fois, sur les bancs. Si je suis ouverte et essaye de demeurer la plus réceptive possible aux enseignements de la Bible, je vous avoue que je ressens toujours une certaine retenue face aux dogmes religieux. Ce matin, cependant, le curé exhortait l'assemblée à pratiquer "la prière incarnée", c'est-à-dire d'oser DEMANDER (la guérison, si on est malade; confier à Dieu un enfant difficile...). A ce moment précis, toute l'assemblée, captivée, offrait l'énergie de son attention au curé. Me positionnant en témoin, je pouvais presque distinguer les volutes d'énergie jaune de tous ces gens qui convergeaient vers l'homme de foi, l'alimentant dans sa prise de parole. 

Vous savez, j'affectionne tout particulièrement ces moments de calme, où le temps semble suspendu que l'on retrouve souvent dans les lieux de recueillement. Depuis cet état contemplatif, j'ai alors promené mon regard sur les fidèles qui composaient l'assemblée. Et je me suis alors interrogée sur toutes ces personnes. Qui étaient-elles et que vivaient-elles ? Etaient-elles heureuses ? Épanouies ? Traversaient-elles des épreuves et cherchaient-elles une consolation auprès d'une instance spirituelle réconfortante ? Au fond, qu'est-ce qui les poussait à venir se recueillir à l'église ?

Plus je les observais, plus je me sentais en lien et éprouvais de l'empathie. Je me suis sentie intensément en communion avec elles, ressentant notre condition commune d'humains qui essayent de s'en sortir tant bien que mal dans cette vaste comédie qu'est la Vie.

Et cela m'a alors inspirée :

Et si nous n'étions, nous, peuple humain, au final que les personnages d'un jeu cosmique grandeur nature ? Vous savez, genre comme lorsque vous jouez aux échecs : ne serions-nous pas qu'un Roi, qu'une Tour, qu'un Cavalier, que des pions, faisant l'objet d'un enjeu bien plus vaste ?

Mais alors, qui sont les joueurs de cette partie cosmique ? Qui s'affrontent ?

En observant encore toutes ces nuques devant moi, je ressentais des âmes qui se battaient sûrement contre des émotions difficiles et qui venaient trouver un réconfort, un signe d'encouragement pour continuer la partie... des âmes courageuses qui désiraient plus que tout se tourner vers la lumière, des être humains qui - consciemment - n'avaient pas demandé à vivre la vaste majorité des émotions dures et cruelles que la Vie peut réserver.

Pourquoi tout ça ? A quel dessein ?

Mes réflexions faisaient naître un goût de révolte en moi : "N'avons-nous pas notre mot à dire ? Qui se joue de nous ? Pourquoi on doit tellement en chier ?! N'avons-nous pas le CHOIX ?!!!"

Et là, BIM. Épiphanie.

Eh bien si. Nous l'avons ce choix... Et il s'appelle libre-arbitre. Et plus qu'on ne croit, en fait.

Alors, attention, la réflexion suivante pourrait apparaître binaire et empreinte de dualité, mais s'il vous plait, gardez à l'esprit qu'il s'agit d'une réflexion, la mienne, et absolument pas d'une vérité que j'érige en vérité absolue.

Et si, effectivement, il existait deux camps ? Pour schématiser : le bien et le mal. Nous portons tous, en nous, ces deux tendances (sauf pathologies psychiatriques hein) et je pense que nous ressentons tous le sentiment qu'il est facile de céder à nos bas instincts, souvent façonnés par nos divers traumas (jalousie, médisances, égoïsme...) et que cela nous demande souvent un effort pour aller vers le bien. Souvent, nos défauts s'expriment spontanément en nous ("je ressens de la jalousie !") et c'est après un temps d'arrêt, où l'on se raisonne, que nous allons vers le bon ("mais voyons, cela ne m'enlève rien, je suis contente pour cette personne"). Ainsi, c'est ce temps suspendu (souvent inconscient) qui nous permet de choisir en conscience d'aller vers le bien, que la réaction instinctive se mue en action choisie. Notre libre-arbitre se situe là, dans ces micro-secondes cruciales où l'on peut choisir quelle version de nous-même nous voulons incarner (c'est d'ailleurs là, aussi, tout l'enjeu de la pleine conscience qui nous entraine à nous rendre le plus conscient possible de ce moment déterminant).

Et si, donc, il existait deux entités là-haut qui, avant la création des mondes, s'étaient mises au défi de créer une espèce dotée de conscience et de parier sur sa capacité à choisir le bien ou le mal ? Vers quel camp irait-elle, si on leur laissait le choix ?... Si on leur laisse le choix. Je laissais résonner ces mots en moi.

Et s'il n'existait qu'une seule règle à ce jeu cosmique, qui serait que quoi qu'il arrive, il est strictement interdit aux joueurs (donc ce camp du bien ou du mal, appelez-les comme vous le souhaitez) d'intervenir pour ne pas influencer les pions (donc nous) ? pour les laisser vraiment choisir par eux-mêmes ?

En spiritualité, un adage bien connu dit : "demandez et vous recevrez". Mais en fait, cela va bien plus loin que cela, c'est "AUTORISEZ et vous recevrez". Autorisez, donnez la permission à vos guides, anges gardiens, Dieu, la Source, l'Univers... de vous apporter leur aide, leur coup de pouce, leur joker ! "Demander" véhicule toujours une notion d'incertitude quant à savoir si vous méritez de recevoir une aide et, ce faisant, je pense que la demande se drape alors de doutes. Du coup, elle n'a pas le carburant nécessaire en termes de vibrations pour atteindre qui ou quoi que ce soit.

Autorisez... faites partir votre demande d'un endroit en vous qui sait qu'il est en droit de recevoir une aide. Faites équipe avec eux. 

Donnez leur la permission d'outre-passer la règle qu'il se doivent de respecter strictement s'ils n'ont pas votre accord, face à votre libre-arbitre d'humain.

***

Forte de cette révélation, je suis revenue sur mon banc, dans cette église, face au curé qui nous encourageait à prier. Intérieurement, je me suis surprise à corriger ce dernier mot par "autoriser" ou "donner la permission" 😉 et j'avoue que ça changeait quelque peu ma perspective. Peut-être que cela changera un peu la vôtre aussi, ou pas (et c'est ok !).

Mais je crois qu'au final, cher lecteur, la vraie question à se poser est : pour quelle équipe cosmique souhaitons-nous jouer ? A laquelle, en conscience, souhaitons-nous donner nos points ? Il s'agit là, d'une vaste question à laquelle chacun est libre de répondre en son âme et conscience. 

Cependant, au-delà de tout cela, je pense qu' il restera toujours LA grande question, à laquelle, je doute qu'un jour nous obtenions une réponse : 

"Quel est le but du jeu ?"

***

(Petite confidence : de façon très cupide, j'ai tenté "d'autoriser" ma team celeste de me faire gagner à l'Euromillions... Spoiler alert : ça n'a pas marché 😏)

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